S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas dire, c’est que l’Union Européenne ait particulièrement brillé jusqu’à présent dans sa gestion de la vaccination et de la crise sanitaire en général. La cacophonie autour du vaccin Astrazeneca ne déroge pas à la règle et vient, une fois de plus, fragiliser le lien de confiance, déjà bien entamé, entre gouvernement et population.
Astrazeneca : Macron consulte Merkel et oublie Castex
Voilà un grand moment de couac de communication que l’on ne risque pas d’oublier : dimanche dernier, invité au bistrot Twitch « Chez Étienne », Jean Castex affirme haut et fort qu’il n’a « aucune raison » de suspendre la vaccination avec Astrazeneca. Une affirmation qui arrive alors même que plusieurs pays européens ont, par précaution, déjà pris la décision opposée.
Les heures s’écoulent, et bien que la liste des Etats membres de l’Union Européenne suspendant le vaccin s’allonge, la France ne réagit pas. Et puis, patatras ! Le grand patron rend son verdict : l’Allemagne décide à son tour de suspendre Astrazeneca ! Grand moment de panique dans l’entourage du président : Macron « décide » en quelques minutes de contredire les propos que son Premier ministre avait tenu moins de vingt-quatre heures auparavant et de se ranger bien sagement derrière madame Merkel.
Cacophonie gouvernementale : comment croire ce que l’on nous dit ?
Mais derrière la cacophonie « Astrazeneca », la question de la crédibilité de la parole publique doit être posée. Comment un chef d’État espère-t-il conserver la confiance de son peuple dans des heures si graves alors que son Gouvernement et lui-même ne font que se contredire ?
Car l’affaire « Astrazeneca » est loin d’être un cas isolé ! Bien sûr, personne n’a oublié le scandale des masques. Comment oublier le visage de Sibeth Ndiaye tentant maladroitement, pour cacher la réalité de la pénurie, d’expliquer qu’il n’était pas nécessaire de porter des masques ?
Depuis trois mois, la parole de l’exécutif est devenue totalement inaudible : Confinera ? Confinera pas ? A la fin du mois de janvier, Castex était prêt à le faire, Olivier Véran et Jérôme Salomon militaient pour. Mais finalement, sieur Macron en décidera autrement, au grand « étonnement » de son Premier ministre.
Cette crise sanitaire aura tellement battu en brèche la crédibilité de ce Gouvernement qu’il n’y a désormais plus rien de surprenant à entendre Macron demander aux Français le 1er mars de tenir encore « 4 à 6 semaines », déclarer le 17 mars à des maires d’Île-de-France que le confinement « c’est une vie qui est impossible », pour finalement voir le lendemain Castex annoncer un nouveau confinement (le troisième !) à un tiers de la population du pays.
Cela paraîtrait presque cocasse si ce n’était pas dramatique…