Ce mercredi 19 mai, 35 000 personnes, policiers, élus ou simples citoyens se sont rassemblés à l’appel des principaux syndicats de police, pour rendre hommage à Éric Masson et Stéphanie Monfermé, tués en service parce qu’ils étaient policiers. Un rassemblement qui a été également un cri de colère et de souffrance à l’encontre d’un État qui semble avoir abandonné ses forces de l’ordre.
Violences contre les forces de l’ordre, un phénomène qui touche toute l’Europe
Le phénomène n’a rien de nouveau et n’est pas spécifique à la France. En 2017, une dépêche de l’AFP alertait déjà sur le fait que les « policiers et militaires ont fréquemment été au cours des dernières années la cible […] d’attaques en Europe ». Quelques jours avant cet article, deux policiers belges avaient été tués à Liège par un individu « radicalisé ». La même année, les policiers londoniens avaient été victimes de plusieurs attaques à l’arme blanche. À chaque fois, ces policiers ont été tués ou blessés parce qu’ils étaient policiers. Un sujet qui touche donc toute l’Europe. Pourtant l’Union Européenne, si pressée de dénoncer les « violences policières », semble faire la sourde oreille sur cette question pourtant grave.
En France, la manifestation de mercredi a démontré que certaines lignes commencaient à bouger. Notamment, il faut le reconnaître, à gauche. Hormis les radicaux (mais prévisibles) mélenchonistes de La France Insoumise, les grands partis de gauche (PS, EELV, PCF) se sont joints aux manifestants. Un ralliement surprenant pour des partis dont les membres étaient, jusqu’à présent, plus enclins à critiquer la police qu’à la soutenir. Acte sincère ? Calcul politique ? Le doute doit profiter à l’accusé…
L’inaction du gouvernement face à la colère de la police
En revanche, ce rassemblement a été désaveu cinglant pour le gouvernement. L’accueil glacial de Gérald Darmanin, « premier policier de France » comme le rappelait Gabriel Attal le matin même, par « ses troupes », démontre le fossé qu’il existe aujourd’hui entre les policiers et le ministre de l’Intérieur qui devra s’éclipser quelques minutes après son arrivé sous les hués et les sifflets.
De même pour Dupond-Morreti qui incarne aujourd’hui le laxisme d’une certaine justice qui relâche dans la nature ou condamne à des peines légères des délinquants et des criminels qui n’ont plus peur de s’en prendre directement aux forces de l’ordre.
Pourtant, face à cette violence « anti-flic » qui ne cesse d’exploser (en 2020 on compte une agression contre un policier toutes les heures), les solutions existent ! Pourquoi, par exemple, ne pas ordonner que le mandat de dépôt immédiat pour ceux qui s’en prennent aux forces de l’ordre devient la norme ? Cette proposition formulée par le Rassemblement National, doit permettre une sanction immédiate et donc faire passer un message politique clair : on ne peut s’attaquer impunément aux hommes et aux femmes qui, chaque jour, veillent sur notre sécurité !